Livres sur la Méditation
et le Bouddhisme...
Dans cette section, vous avez accès à de nombreux livres sur la Méditation et le Bouddhisme
que vous pouvez lire en entier sur chaque page.
Vous pouvez voir tous les livres dans le menu ci-dessus.
Vous pouvez découvrir de nombreux livres sur le Bouddhisme et la méditation écrits par des moines Bouddhistes de différentes traditions et vous trouverez aussi une méthode spécifique de méditation, la Méditation Vipassana, une méthode qui fût pour moi et qui est je pense l'une des plus efficace ! (Mahasi Sayadaw)
Apprendre à méditer, comprendre son esprit grâce à la méditation, se libérer de ses émotions,
méditation pleine conscience, pourquoi et comment méditer, Quel est le but de la méditation,
Quels sont les effets de la méditation, Atteindre l'éveil, être plus serein et bien plus...
Sur cette page, je souhaite vous offrir quelques livres gratuits sur la méditation, l'esprit et le Bouddhisme...
Pous vous apporter des réponses aux questions ci-dessus et surtout vous permettre de faire l'expérience
des bénéfices que peut vous apporter la méditation !
Des textes provenant entre autres de moines ayant des années d'expérience du Bouddhisme et de la Méditation, des instructions claires, des transcriptions de retraites de Méditation et des joyaux à découvrir gratuitement et sans modération !
Que vous soyez débutants dans la méditation ou que vous ayez des années d'expérience, ces livres vous apporteront de nombreux éclairages et guidance nécessaire à toutes les étapes du chemin menant, au bonheur véritable, à la paix intérieure, à l'éveil utltime...
La méditation a été et est toujours dans ma vie, une clef essentielle pour trouver l'harmonie et la paix intérieure.
Cette pratique est de plus un complément formidable à la thérapie holistique et au coaching de vie. De nombreux aspects du coaching et de la thérapie sont reliés à la notion de pleine conscience que propose le Bouddhisme et que la méditation permet de développer...
Commençons par une définition de la méditation que l'on trouve dans un des livre de cette liste :
Le terme « méditation » couvre un ensemble d’aptitudes nécessaires au développement de la clarté intérieure et la paix mentale.
Grâce à ces livres vous aurez accès à des méthodes simples et efficaces pour comprendre et maîtriser votre esprit, par vous même !
Vous pouvez lire tous les livres ci-dessous directement sur ce site et vous pourrez aussi si vous le souhaitez, télécharger ces livres en pdf grâce aux liens sur chaque page...
Bonne lecture et bel éveil à votre véritable nature...
Les enseignements Bouddhistes sur la méditation sont et doivent rester gratuits, ou sous forme de donation consciente.
Je souhaite offrir et partager le plus possible ces méthodes qui ont transformé ma vie et m'ont apporté une certaine sérénité et paix intérieure...
Si vous souhaitez soutenir ces partages et enseignements, je serais ravi de recevoir votre soutien...
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Voici un résumé rapide de quelques livres...
Vous pourrez ainsi facilement choisir quel livre est le plus pertinent pour vous et il vous suffira de cliquer sur le titre pour accéder au livre dans son intégralité
Le terme « méditation » couvre un ensemble d’aptitudes nécessaires au développement de la clarté intérieure et la paix mentale. Les pages qui suivent indiquent comment méditer en étant attentif à votre corps et à votre esprit. Bien qu’étant celle préconisée par le Bouddha, l’approche développée ici ne demande pas d’adhérer à un système de croyances mais invite simplement à prêter attention à ce qui se passe pour vous à cet instant, et aide à l’éclairer et le mettre en perspective. Cette pratique vous aidera à vous défaire du stress et de la souffrance et à comprendre comment empêcher leur apparition. Elle vous permettra de trouver de la clarté et cultivera en vous la capacité augmentée d’un cœur chaleureux et paisible.
Ce guide est structuré en trois étapes : FONDATIONS, pour vous aider à vous lancer ; ensuite CULTIVER LA CONSCIENCE, à utiliser une fois familiarisé aves les bases et enfin, LE DÉVELOPPEMENT DE LA VISION PROFONDE quand votre esprit a accédé à plus de clarté et de calme. Chacune de ces étapes contient quelques exercices ; libre à vous de rester quelques jours ou quelques semaines avec un exercice avant de passer au suivant.
La pratique de Satipaṭṭhāna. Une invitation à s'éveiller
Mais la méditation a bien plutôt comme objectif de nous permettre de rencontrer les états mentaux quels qu’ils soient. Si je développe une attitude de connexion, je me sens plus ouvert et dégagé d'une tension égocentrique. Je ne suis plus obsédé par moi-même et ma pratique. Car tout mon univers serait bien petit, s’il se limitait à mon univers. Tout l'intérêt qui se porte sur « le moi », « le mien » est pointé par le Bouddha.
Nous savons que si notre pratique est orientée dès le départ vers le bienfait de tous les êtres sensibles, elle aura des effets bénéfiques. C'est comme une antenne émettrice à qui on donne du cœur. S'orienter vers tous les êtres sensibles est une recommandation, pas une obligation.
Avant de partir pour ce voyage, faisons l'inventaire des bagages. Quelles sont mes attentes ? Est-ce que je compare avec d'autres enseignements ? Suis-je conscient du fait que je compare ? Quelle est mon approche de départ, mon système de valeur ? Il est utile de reconnaître ce qui est présent en soi. Il nous faut débuter avec l’esprit et le cœur ouverts. C’est la fraîcheur de l'esprit du débutant.
Il est nécessaire de donner une direction claire. L’intention ne relève pas de notre volonté, c’est une aspiration intime et profonde du cœur. Tout être humain aspire à cette libération. En développant cette attitude, la question va descendre au plus profond de nous-même.
Puis on peut porter attention à notre esprit, et entrer en contact avec ce qui, en nous, fait obstacle à notre réalisation. Cela permet de reconnaître l'attitude avec laquelle on rencontre nos différents états émotionnels. Une attitude d'acceptation totale est recommandée. Tout ce qui s'élève est accueilli tel quel. On voit comme sur un écran le contenu de l'esprit. Cela inclut jusqu'aux aspects sombres, négatifs, qui ne flattent pas l'image de soi. Naturellement, nous allons rencontrer des résistances pour prendre conscience de ces états mentaux difficiles, des résistances vis à vis des douleurs physiques, des résistances dans l'esprit et au niveau des émotions. C’est ce que le Bouddha appelait dukkha en pâli. C’est un mot important traduit en général par « souffrance ». Il y aurait un terme plus englobant, « insatisfaction » ou « mal être ».
La douleur physique n'est pas forcément ce qui est vécu comme dukkha. Ce qui crée dukkha, la souffrance, c’est la douleur vécue avec une résistance. Se placer en résistance à la douleur rajoute quelque chose à ce qui se produit déjà.
De même au niveau du mental, s’il y a des pensées d'aversion, de désir, d'agressivité, on n'est pas obligé de les vivre comme dukkha. Nous ne sommes pas ici pour avoir des pensées ou des émotions parfaites, impeccables, mais plutôt pour voir ce qui est.
Les Quatre Fondements de l'Attention
Le thème de ce livre est : comment travailler avec9 les Cinq Obstacles (mentaux) ou nīvarana. De ce fait, il s’adresse peut-être plus particulièrement aux personnes qui ont une certaine expérience de la méditation, qui se sont trouvées dans une certaine mesure face à ces cinq « obstacles », entraves ou nuisances, et qui aimeraient savoir comment les gérer.
Ces obstacles apparaissent souvent dans la vie de tous les jours mais, dans le contexte bouddhiste, ils figurent très clairement dans la pratique de la méditation – ou entraînement de l’esprit – dans un sens négatif. Ainsi, pour s’assurer une vie paisible et un approfondissement régulier de la méditation, le travail sur les obstacles est, à n’en pas douter, extrêmement utile. Peut-être ne les avez-vous pas encore tous rencontrés en chemin mais attendez un peu et vous verrez ! Ce sont très concrètement des « obstacles mentaux » dans le sens où ils entravent le développement de l’esprit ; ils le distraient et le perturbent, ils peuvent même le posséder ou l’obséder. Ils empêchent l’esprit d’entrer dans un état qui ouvre sur une concentration plus profonde, une vision plus claire des choses, une prise de conscience de la réalité. Lorsqu’ils pratiquent la méditation, même en utilisant de nobles thèmes comme « les quatre demeures divines »10, les méditants se retrouvent presque toujours face aux réalités concrètes de notre condition humaine ordinaire telles qu’exemplifiées par ces obstacles mentaux.
Les Cinq Obstacles sont mentionnés dans les Écritures dans plusieurs contextes différents. Il est dit que ces « empêchements, obstacles ou entraves de l’esprit arrivent à vaincre la sagesse » (S.V,96), qu’ils « rendent aveugle, sont la cause d’un manque de vision juste, d’une ignorance, font obstacle à la sagesse, sont associés à la détresse et ne mènent pas à l’éveil (nibbāna) » (S.V,97). Quand l’esprit est obsédé par les Cinq Obstacles, on « ne comprend pas ou on ne voit pas tel qu’il est son propre bien-être, le bien-être des autres ni celui de chacun » (A.III,230), on « ne peut pas connaître ou voir les choses telles qu’elles sont réellement » (M.I,323) et ils produisent un manque de connaissance et de vision juste (S.V,127). Si on médite avec un esprit obsédé par les obstacles, on « dé-médite » – ce qui n’est pas une forme de méditation louée par le Bouddha (M.III,13). Dans une célèbre image, le Bouddha compare ces obstacles aux impuretés de l’or : ce n’est qu’une fois débarrassé de ses impuretés que l’or peut être travaillé. De même, c’est lorsque l’esprit est libéré de ces obstacles qu’il devient « malléable, pratique, lumineux, souple et dûment concentré pour l’éradication des poisons [engendrés par la croyance erronée en un ‘moi’. Il était censé nous donner une série de tests sur une période donnée pour voir si nous progressions (ou régressions) dans le développement de la personnalité, je pense.
Le Bouddha éveillé est la conscience éveillée qui connaît le Dhamma. Ce mot « Dhamma » signifie « la vérité », la vérité de ce qui est. Si nous partons de notre ego, de notre personnalité, nous interprétons le moment présent non comme le Dhamma mais comme « Ceci est en train de m'arriver à moi et je me sens comme cela. » / « Vous, vous êtes là-bas et moi, je suis ici. » C'est une façon personnelle et culturelle d'interpréter le moment présent. Mais quand nous prenons le Bouddha et le Dhamma comme refuges, il y a une ouverture à l'instant présent, nous sommes pleinement réceptifs à ce qui arrive consciemment à la vue, l'odorat, l'ouïe, le toucher et aux réactions émotionnelles.
Cette conscience d'éveil inclut tout. Elle ne divise pas les choses en cette personne-ci et cette personne-là, ce qui est bon et mauvais, juste et faux.
Dans la réalité, la perception du temps n'est qu'une perception, quelque chose que nous créons dans notre esprit. Pourtant, notre société croit beaucoup dans la réalité du temps. On croit fermement que le passé est quelque chose de vrai. Quant au futur, il est très, très important pour beaucoup d'entre nous, car c'est là que nous allons vivre toutes sortes de choses, bonnes ou mauvaises. Mais si nous partons du point de vue du Bouddha, du refuge dans l'Éveil, il n'y a que le présent, ici et maintenant — et c'est tout ce qu'il y a, en réalité. Quoi qu'il arrive dans la réalité, les choses se passent toujours ici et toujours maintenant. Pour ce qui concerne le passé, par exemple, nous utilisons notre intelligence, notre réflexion pour nous poser la question : qu'est- ce que le passé à cet instant même ? Par exemple, je peux dire, maintenant, que je me souviens que je suis allé avec Michel, Annie, Betty et les moines dans les Calanques, il y a deux jours. En ce moment, ceci est un souvenir. Le passé est un souvenir qui apparaît dans le présent. De cette manière, nous considérons les choses en termes de Dhamma et non en les interprétant de manière personnelle.
Donc un souvenir apparaît toujours dans le présent. Nous avons une mémoire qui retient les choses ; nous pouvons nous rappeler des incidents qui se sont produits il y a dix ou vingt ans — mais la mémoire est quelque chose qui apparaît toujours dans le présent.
Ici, dans la forêt, on a l’occasion d’apprendre à être en harmonie avec la nature, à vivre heureux et en paix. Ici, on peut contempler la nature des choses. Quand on regarde autour de soi, on comprend que toutes les formes de vie dégénèrent et finissent par mourir. Rien de ce qui existe n’est permanent. Quand on comprend vraiment cela, on se sent devenir calme et serein.
Dans un monastère de forêt, on apprend à se contenter de peu : on ne mange que selon ses besoins, on ne dort que quand c’est nécessaire et on se satisfait de ce que l’on a. Tels sont les fondements de la méditation bouddhiste.
Dans un monastère, on travaille à libérer son coeur et son esprit, et cette libération permet de ressentir un amour bienveillant qui englobe tout.
On voit que toute vie a les mêmes caractéristiques que le souffle : elle apparaît puis disparaît. Tout ce qui naît meurt. Notre souffrance diminue quand nous savons que rien ne nous appartient.
Question : Quelle doit être la préoccupation d’un moine, alors ?
Ajahn Chah : Le but est de lâcher prise.
Question : Il faut donc lâcher prise, mais sans faire d’effort pour y parvenir ?
Ajahn Chah : C’est cela. On doit lâcher sans désir. Si le désir est encore là, si on poursuit un but, alors ce n’est pas le nibbāna.
Nous sommes ici pour comprendre la cause de la souffrance et savoir pourquoi les choses sont comme elles sont. Soyez attentifs et laissez les choses suivre leur cours naturel. Alors, votre mental sera paisible comme un étang clair dans la forêt. Toutes sortes d’animaux viendront s’y abreuver, vous verrez des choses étranges et merveilleuses aller et venir, mais vous resterez paisible. Des problèmes apparaîtront, mais vous en verrez aussitôt le sens. Tel est le bonheur du Bouddha.
L’attitude bouddhiste consiste toujours à essayer de s’ouvrir et d’intégrer tous les faits, tout ce qui se rapporte à une situation donnée. Ce n’est pas un enseignement qui consiste en un certain nombre de dogmes que l’on doit soit accepter, soit rejeter. On est encouragé à regarder, à reconnaître quelle est notre situation, notre existence en tant qu’êtres humains. Ajahn Chah disait : « Le temps passe vite. Que faites-vous en ce moment même ? Comment menez-vous votre vie ? »
Qu’est-ce qu’une bonne vie ? Nous pouvons regarder différents objets matériels et dire : « Oh, c’est une bonne voiture, c’est une bonne machine, c’est une belle œuvre d’art. » Nous avons un sens de leur qualité. Mais, qu’est-ce qu’une vie de qualité ? Qu’est-ce que cela signifie ? Le Bouddha a désigné avijjā (l’ignorance) comme étant la condition primordiale responsable du manque de qualité dans nos vies. L’ignorance ne signifie pas un manque de connaissance en mathématiques, en physique ou en comptabilité. Cela signifie un manque de connaissance des choses telles qu’elles sont, du véritable sens de notre vie humaine. Vijjā (la connaissance) signifie avoir un intérêt profond pour notre condition humaine, développer un esprit d’investigation, un esprit qui cherche vraiment à connaître ce qui se passe dans cette vie. Qu’est-ce que ce corps ? Qu’est-ce que cet esprit ? Que sont les sensations ? Que sont les perceptions ? Que sont les pensées ? Que sont les émotions ? Qu’est-ce que la conscience sensorielle ? Où se situe notre individualité ?
L’une des choses qui nous aide à trouver un intérêt dans la vie plutôt que de se laisser aller aveuglément, c’est d’examiner notre condition mortelle. Il existe certains faits très évidents qui sont irréfutables, que nous soyons bouddhistes, chrétiens, chamanistes, druides ou rien du tout. Étant nés, nous vieillissons chaque jour, nous allons faire l’expérience de la vieillesse — si nous ne mourons pas avant — et ensuite nous mourrons. Le maître zen Suzuki Roshi a dit : « La vie est comme un bateau : il quitte le port et, au milieu de l’océan, il coule. » Je dirais que ceci est irréfutable. Dès la naissance et par le processus du vieillissement, la vie humaine évolue vers la vieillesse, la maladie et la mort. Mais le fait est que nous réfléchissons très rarement là-dessus, à moins d’être quelqu’un de très résolu sur le chemin du développement spirituel.
Travailler Avec Les Cinq Obstacles
Dans notre tradition il y a sept facteurs d’éveil, au centre desquels se trouve l’attention, la conscience, sati. Trois facteurs activent l’esprit, ils sont adaptés en cas de torpeur ou de paresse. Les trois autres servent à calmer les formations mentales et physiques, l’un s’appelle passaddhi ce qui signifie calmer les formations mentales et physiques. Les deux autres sont samādhi et upekkhā. Samādhi est la concentration, le fait de rassembler l’esprit. Upekkhā consiste à s’efforcer concrètement de demeurer patient et à préserver l’équanimité même si nous traversons des états émotionnels particulièrement forts. En général ce n’est pas possible si nous suivons nos pensées.
L’agitation peut être physique bien entendu. C’était le cas de cette personne assise à côté de moi dans l’avion, il était manifestement agité. Et même si c’est moins fort, il nous faut rester calmes et stables et revenir au corps, au niveau des sensations physiques. Regardez ce qui se passe quand vous êtes immobile et calme, écoutez et sentez cette agitation ou cette inquiétude. Pour l’agitation, le Bouddha utilisait l’image d’une eau balayée par la tempête, avec beaucoup de vagues.
Les pratiques dirigées vers la vision intérieure, la compréhension, la sagesse et celles qui consistent à calmer, concentrer, rassembler l’esprit en un point, vont toujours de pair. J’imagine que vous avez tous remarqué le premier jour à quel point il est difficile de voir tout ce qui s’élève dans notre conscience instant après instant lorsque l’esprit est agité et qu’il n’y a pas un minimum de tranquillité.
En pratique, à certains moments nous développons plutôt le calme et la concentration et à d’autres nous sommes davantage ouverts à l’investigation. Notre maître en Thaïlande, Ajahn Chah, avait l’habitude de dire que c’est comme les deux faces d’une main. D’un côté il y a samatha, le fait de calmer et de concentrer l’esprit et de l’autre il y a la vision pénétrante, mais ces deux aspects vont de pair. Suivant le côté que l’on regarde, on voit l’un ou l’autre.
Entrer dans une Nouvelle Réalité
Dans la pratique de la méditation, il est bon de garder une attitude de débutant. Ceux d’entre vous qui pratiquent depuis vingt ou trente ans se souviennent peut-être de ce qu’ils ont traversé quand ils ont commencé leur « quête spirituelle ». Il y avait probablement de l’inspiration, de l’enthousiasme et de la curiosité mais peut-être aussi, en même temps, de l’incertitude, du doute, une impression de ne pas vraiment savoir où l’on va. Même s’il peut paraître inconfortable, ce doute n’est pas une mauvaise chose. Tout dépend de la façon dont nous le vivons. Au début, justement, on ne s’en inquiète pas trop. On a ces sentiments et ces états d’esprit mais on plonge tout de même dans la pratique et les enseignements avec une certaine confiance. On se dit que, si tout va bien, tous ces doutes, toutes ces incertitudes finiront par disparaître au fil de la pratique.
Cette attitude intérieure d’ouverture, de curiosité, de désir de découvrir, et même cette acceptation du doute, sont de très bonnes bases pour la pratique de la méditation bouddhiste. Certaines personnes veulent être absolument sûres de la façon de procéder avant de s’engager sur la voie. Elles veulent connaître toutes les étapes, une par une, jusqu’à l’aboutissement à l’Eveil. Dans la tradition du Theravāda, en particulier, nous avons toutes sortes de listes comme cela : les Quatre Nobles Vérités, les cinq khandha, les sept Facteurs d’Eveil, le Noble Octuple Sentier, etc. Pour nous, Occidentaux, c’est très attirant. Nous nous disons qu’il suffit d’accomplir toutes ces choses et puis de les rayer de la liste les unes après les autres, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une seule. Ensuite il faudra travailler vraiment dur et enfin nous parviendrons à l’Eveil.
Bien entendu, je ne dis pas cela pour ridiculiser les structures de notre tradition car elles sont très utiles quand on les utilise à bon escient. Nous devons nous souvenir que toutes ces listes de choses à observer, à pratiquer et à développer sont destinées à nous aider et nous guider vers une seule et même chose : le développement de notre cœur et de notre esprit. Donc si vous vous perdez dans toutes les informations concernant la pratique bouddhique, rappelez-vous seulement que tout cela concerne votre cœur et votre esprit.
Prenons l’exemple des règles. Le Bouddha a encouragé les laïcs à observer cinq préceptes éthiques tout au long de leur vie et huit quand ils séjournent dans un monastère. Quant aux moines, ils doivent en observer 227 et les nonnes plus de 300. Vous pouvez vous dire : « Oh ! Tout cela ne m’intéresse pas. Toutes ces règles ! Quel rapport avec le développement du cœur et de l’esprit ? Je veux être libre, pas enfermé dans des règles et des obligations. » Il semble parfois qu’il y ait une totale contradiction entre toutes ces règles à observer et notre aspiration à la liberté — les moines et les nonnes en attrapent de véritables maux de tête ! Et puis il n’y a pas que les grands préceptes, il y a aussi des règles mineures à observer et on en arrive parfois à se dire que trop c’est trop. Certains moines finissent par se rebeller. Ils vont voir leur maître et demandent : « Pourquoi toutes ces règles ? Vont- elles vraiment me conduire à la liberté ? » Et si le maître est sage, il dira : « Tout cela est lié à ton cœur et à ton esprit. Rien d’autre. » Tout revient toujours à cela.
Nous sommes au début d'une retraite dont le thème est « le non-soi » que l'on appelle en pāli anātta. Ceux d'entre vous qui connaissent le Bouddhisme savent qu'il s'agit là d'un aspect tout à fait crucial des enseignements du Bouddha.
J'espère que le temps que nous passerons ensemble sera de qualité. Dans le sens bouddhiste, cela signifie que nous n'allons pas spéculer et théoriser sur anātta — car énormément de choses ont déjà été écrites sur le sujet —, mais que nous allons profiter de ce temps pour découvrir en nous, individuellement, dans notre expérience vécue, ce que signifie le non-soi — et puis aussi son contraire : le soi. Qu'est-ce que le soi ?
Commençons par un aperçu général de la question et puis nous passerons progressivement aux détails de plus en plus pointus.
Comme vous devez le savoir, le Bouddha n'est pas né dans une espèce de vide spirituel, mais au cœur de la civilisation indienne où la spiritualité était très vivace. Par contre, le concept et, a fortiori, l'expérience vécue d'anātta étaient tout à fait inconnus à l'époque. C'est le Bouddha qui, le premier, l'a mentionné sur la scène spirituelle, il y a 2500 ans. La croyance qui prédominait à l'époque en Inde était, au contraire, ce que l'on appelait Attā ou soi. Attā est une entité, une âme, qui doit traverser plusieurs vies pour se purifier jusqu'à ce qu'elle ne fasse plus qu'un avec Brahmā — Brahmā étant le terme qui désigne l'âme universelle. Attā est donc un peu ce que, dans la tradition chrétienne, on pourrait appeler « l'âme » et Brahmā serait l'équivalent du concept de Dieu. Dans ce sens, on peut dire qu’Attā et Brahmā remplissaient une certaine fonction dans la vie spirituelle des Indiens de l'époque : Brahmā a un rôle de protecteur (cette âme universelle protège de la solitude que l'on peut ressentir à se retrouver perdu dans un immense univers) ; quant à Attā, il apporte une idée de continuité et donc un certain réconfort pour l'individu, il évite la peur existentielle souvent dure à supporter quand on croit que tout s'arrête avec la mort.
Vous imaginez alors les vagues que le Bouddha a soulevées quand il a parlé de sa réalisation d'anātta. Les gens ne comprenaient pas, ils ne savaient que faire de cet enseignement — d’ailleurs, le Bouddha fut souvent complètement incompris. Comme vous le savez peut-être, dans les livres sur le Bouddhisme on appelle cet enseignement « la doctrine d'anātta ». Mais le mot « doctrine » donne une impression de rigidité que le Bouddha n'avait certainement pas en tête quand il a parlé d'anātta. Il ne s'agissait pas pour lui de faire ingurgiter aux gens une nouvelle doctrine, il exprimait simplement ce que lui-même avait découvert par sa propre quête et ses propres pratiques. D’ailleurs, anātta, contrairement à Attā, n'est pas une entité en laquelle on est censé croire, mais une notion toujours présentée comme étant en relation à quelque chose.
Dans le Bouddhisme, quand on parle du concept de soi ou de personnalité, cela se fait à partir de deux visions différentes de la réalité ou de la vérité — sacca, en pāli. L'une est sammuti sacca qui correspond davantage à une vérité ou une réalité conventionnelle, la façon normale de comprendre la réalité dans le monde. L'autre est paramāṭṭhasacca, la vérité ultime, la compréhension spirituelle ultime. Donc quand nous parlons du soi et du non-soi, il faut faire une claire distinction entre la vérité conventionnelle et la vérité ultime.
Dans le langage de la réalité conventionnelle, nous avons tous une personnalité, n’est-ce pas ? Quelqu'un est-il venu ici aujourd'hui sans sa personnalité ? Cela pourrait être dangereux ! … il y a aussi, bien sûr, l'apport de la psychologie occidentale qui a révélé clairement qu'il est essentiel à un bon développement humain d'avoir un sentiment clair et sain de soi, de sa personnalité. Il apparaît nécessaire que nous développions un sentiment de soi quand nous grandissons. Quand un bébé vient au monde, il n'a apparemment aucun sens de la personnalité. Même quand il sourit divinement, comme cela arrive parfois aux bébés, on ne peut pas dire que cela témoigne d'une personnalité. D'ailleurs, je pense que si les petits enfants sont tellement attachants, s'ils ont un sourire « divin », c'est justement parce qu'ils expriment quelque chose de « prépersonnel » — qui précède l'affirmation de la personnalité. Ils semblent n'avoir absolument aucun souci. À cet âge, les seuls problèmes éventuels sont liés aux besoins du corps. Dans ce cas, si les parents s'occupent bien de leur enfant, si l'environnement familial est bienveillant, le bébé récupèrera normalement très vite de ses petits maux physiques et montrera à nouveau ce merveilleux sourire. Si un environnement stable est maintenu tout au long de sa croissance, jusqu'à 6 ou 10 ans, ce sera un début dans la vie très positif et très sain, pour un être humain. On pourra dire : « Cette personne a toutes les conditions favorables pour développer un sentiment de soi très sain ».
Ces livres peuvent être téléchargés gratuitement sur le site www.forestsangha.org
et sur http://vipassanasangha.free.fr/textes_mahasi_sayadaw.htm